Nous restons une journée à Chinguetti. Nous visitons la vieille ville et passons 2 heures à jouer au zigh et à boire du thé. Le zigh et un jeu de hasard avec des bouts de bois, les enfants adorent, évidemment dès qu'il faut jouer, ils ne sont pas les derniers... Le lendemain, en route pour Ouadane par la piste. Piste dont la moitié est de la tôle ondulée mais pas la petite douce régulière, la grosse tôle irrégulière celle qui dévisse tout, qui ravage tout. Nous la passons tant bien que mal sachant que dans deux jours on la reprendra dans l'autre sens.
A Ouadane nous passons deux jours chez Zaida qui tient une auberge et qui en parallèle lance des projets d'aide dans l'oasis. Le dernier étant un jardin collectif pour des femmes divorcées avec des enfants à charge. Les premiers semis ont été lancés cette année et Zaida a trouvé 18 femmes motivées pour participer au projet. La moitié de la production est consommée par les familles, l'autre est vendue. Une partie de l'argent est réinvesti et l' autre est partagée. Des assos françaises et espagnoles l'aide dans cette démarche. Nous visitons l'oasis et le jardin en compagnie de Zaida et délaissons la visite des vielles pierres des vielles maisons du vieux Ouadane.
Nous retournons ensuite sur Atar mais par la passe d'Amogjar, superbe !!!!! Par contre cette passe n'est plus entretenue depuis la création d'une nouvelle route et nous descendons par endroit sur des éboulis d'énormes rocs (Là Rémi, je crois que tu aurais touché...). On nous avait conseillé avec notre char d'assaut, de la descendre plutôt que de la monter et ce fût un conseil judicieux. La descente est assez impressionnante, enfin suffisamment pour que le copilote mette pied à terre. Le paysage vaut vraiment le détour.
Arrivée à Nouakchott le 18, nous allons à l'auberge sahara (qui a la WIFI), le temps de faire les visas pour le Mali, envoyer les évaluations des enfants et faire le plein de denrées.
Bonne nouvelle, les distributeurs de billets de la société générale et de bnp fonctionnent. Les passeports sont déposés à 10h00 et récupérés avec les visas à 12h00 (6500 um). Tout va bien !
Visa en poche, nous prenons la route de l'espoir, dans l'espoir de dormir à Kiffa, malheureusement notre vitesse de croisière ne nous le permet pas, nous trouvons en route un couple d'allemand dans le même cas que nous et décidons de trouver un village en chemin pour dormir. A Chram, les gendarmes nous proposent de passer la nuit avec eux derrière la gendarmerie, enfin dans le terrain vague derrière la cabane qui sert de gendarmerie avec une foultitude de momes tout autour qui crient " cadeau, cadeau, donne moi cadeau". Nous acceptons, les allemands préférant rouler de nuit pour rejoindre Kiffa.
Le lendemain nous arrivons rapidement à Kiffa où nous prenons notre temps avant l'étape suivante. Nous voulons faire Kifa / Tintane / Nioro du sahel par les pistes, grosse journée.
A Tintane, nous essayons d'avoir les tampons de sortie. Nous allons voir les gendarmes, les policiers, re les gendarmes et re les policiers mais personne ne sait ou ne veut savoir où se trouvent les foutus tampons. On nous assure qu'à Touil, ils ont également des tampons alors nous verrons bien.
Nous attaquons par du sable et plein sud. Le jeu de la journée a consisté à prendre une piste et dès qu'elle déviait doucement, couper à travers pour en récupérer une autre qui nous paraissait mieux. Le terrain s'y prétant bien on a pas mal roulé au cap. Tant et si bien que nous ne sommes pas passés par Touil. La nuit approchant nous nous sommes dirigés vers Amake, le dernier village mauritanien avant la frontière pour y dormir en espérant y trouver peut être, une quelconque autorité en uniforme qui puisse nous tamponner nos visas.
On aurait du se douter que "AMAKE", ça faisait pas trop mauritanien... On était déjà au Mali.
On est arrivé un jour de mariage, c'est à dire énormément de monde (toute proportion gardée), tout le monde sur son 31, plein de couleurs et de gaieté. Le chef du village a accepté que nous passions la nuit dans son village et vu l'attroupement que nous avons suscité, nous avons dormi un peu à l'écart chez un des fils du chef pour avoir un peu de tranquillité. Tout le monde était aux petits soins avec nous et c'était très agréable de sentir tout ce flux de gentillesse à notre égard. En plus nous avions un bon interlocuteur pour comprendre un peu les codes en vigueur dans cet endroit reculé qui était un autre fils du chef, en vacances pendant un mois dans son village natal; il travaille pour la ville de Paris...
Le lendemain nous sommes repartis au nord, en Mauritanie et avons enfin trouvé un poste de gendarmerie dans la brousse où on nous a expliqué que l'on était plus près du Mali que du tampon de sortie de la Mauritanie, alors le mieux était de passer au Mali sans plus de formalités. Aussitôt dit aussitôt fait, direction Nioro du Sahel.
Le peu de la Mauritanie que nous avons vu, nous a beaucoup plu et par rapport aux mises en garde en terme de sécurité, tous les gens que nous avons rencontré ont été surpris de ce qui peut se dire en Europe. Ce n'est pas très loin et nous espérons y revenir un jour avec un véhicule plus "léger" et nous enfoncer dans le désert (au sens figuré). Anne et rem's, les prochaines vacances va falloir un 4WD.